Dans le contexte actuel marqué par la libéralisation des échanges, les industries agroalimentaires sont contraintes d’être plus compétitives aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale afin de pouvoir évoluer dans un environnement concurrentiel.
Depuis quelques années, le Maroc a engagé un large éventail de réformes législatives, réglementaires et institutionnelles visant à asseoir les fondements d’une économie ouverte et compétitive.
Le programme de modernisation et de mise à niveau du tissu productif constitue l’un des chantiers importants de ces réformes ayant pour finalité la qualification de l’entreprise marocaine et de son environnement immédiat aux nouveaux défis.
Dans le secteur de l’agro-industrie, la mise à niveau des entreprises devient plus que jamais une nécessité qui conditionne fortement la pérennité de l’activité et sa capacité à faire face à la concurrence internationale.
Ainsi, plusieurs actions sont initiées et entreprises dans les domaines de la modernisation et la mise à niveau des parcs industriels et agro-industriels, la promotion de l’investissement étranger, la création des structures d’accompagnement de l’entreprise, la mise en place de la démarche qualité au sein de l’entreprise, l’appui aux associations professionnelles et le renforcement de la formation professionnelle et continue.
Cette recherche de compétitivité concerne en premier lieu les achats (compétitivité amont) pour se prolonger dans la production et la commercialisation.
Dans cette recherche, le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication s’impose comme outil stratégique de modernisation et de mise à niveau non seulement pour l’entreprise et son environnement immédiat, mais aussi pour l’ensemble des secteurs d’activités de l’économie nationale.
L’accès et l’utilisation efficiente des informations pertinentes constituent, en effet, des sources incontournables de gain de productivité et de compétitivité et ce, en modernisant les méthodes de gestion et en permettant l’adoption de nouvelles stratégies d’approvisionnement, puis de marketing et de commercialisation.
C’est dire que les objectifs stratégiques de la mise à niveau, à savoir la performance et la compétitivité ainsi que les exigences de la Traçabilité et de Sécurité Sanitaire, restent tributaires, avant tout, de l’amélioration de la structure de l’offre en matières premières et du développement d’un système d’approvisionnement rationnel et efficace assurant, après transformation, des produits finis de bonne qualité à des prix concurrentiels.
C’est pourquoi la FICOPAM met en oeuvre l’une des principales recommandations émises par l’étude « Diagnostic des contraintes d’approvisionnement du secteur de la transformation des produits horticoles », réalisée dans le cadre du projet AQPA en 2004, et ayant fait l’objet d’une étude de faisabilité détaillée dans le cadre du PAAP-1 en 2005.
La FICOPAM à décidé de fournir à ses membres un outil, l’Observatoire des Matières Premières Agricoles, permettant d’atteindre ces objectifs.
Tout l’enjeu est de pouvoir disposer d’informations fiables, en temps réel et au moindre coût, non seulement sur l’offre actuelle et future en matières premières, mais aussi sur son adéquation à la demande en produits transformés eu égard à l’évolution rapide des marchés et à leurs profonds changements.
Le premier développement de l’Observatoire porte sur l’abricot, le second, en préparation, portera sur l’olive
Le Maroc produit en moyenne 100 000 Tonnes d’Abricots par an dont il consomme ou exporte en frais 70 000 Tonnes Près de 30% de la production annuelle d’abricots est traitée en conserverie.
L’enclavement et l’éloignement des zones de production et l’absence d’organisations professionnelles sont à l’origine des problèmes rencontrés en matière de collecte des Abricots, et d’approvisionnement des unités de transformation
Approximativement 2/3 des tonnages d’abricots approvisionnant les conserveries transitent par des intermédiaires dépendants et 1/3 par des indépendants. Ces derniers procèdent souvent à des mélanges de lots provenant de différentes exploitations, ce qui peut se traduire, en cas d’incident, par un rappel de tonnages importants de produits finis, entraînant de lourdes conséquences logistiques et économiques. Les risques d’incident sont élevés dans la mesure où certains agriculteurs recourent à des pesticides interdits en Europe ou ne respectent pas les bonnes pratiques agricoles (doses de traitement, délai de traitement avant la récolte, …).
La collecte des informations en cours permet de répondre aux objectifs de l’observatoire : v Obtenir des données sur : • La structure des exploitations (taille, type de production, techniques utilisées), • L’influence du système de culture (mode de culture, localisation), • Les rendements obtenus, • Le mode de commercialisation (réseau de distribution, vente) v Analyser la situation économique (revenu) et financière (liquidité) des exploitations pour mettre en évidence les facteurs clés et les freins de développement par typologie d’exploitation v Apporter aux exploitants, participants à l’observatoire et organismes intéressés des données d’aide à la gestion des mesures de soutien (formation, conseils) v Fournir un outil d’aide à la décision aux producteurs, aux professionnels (frais et conserves) et pouvoirs publics v Favoriser le développement des contrats de culture entre agriculteurs et entrepreneurs
La mise en fonctionnement de l’Observatoire des Matières Premières Agricoles (OMPA) constituera ainsi une réponse efficace et durable pour internaliser les problèmes liés à l’asymétrie de l’information qui caractérise le fonctionnement des marchés agricoles et à la monopolisation de l’information par les acteurs informels mettant souvent les entreprises agroalimentaires au moment de l’approvisionnement dans une situation contraignante, suscitant l’inquiétude et l’incertitude au sujet de la fiabilité de l’information.
Le projet trouve sa pleine justification dans la nécessité d’intervenir pour renforcer les liens verticaux dans les chaînes d’approvisionnement en matières premières agricoles, et ce favorisant une meilleure articulation entre l’offre et la demande pour les entreprises agroindustrielles.